LES CHEVALIERS DE LA PELLICULE
MADELEINE AUBERT
EDITIONS PAGES DU MONDE
« Tout ce qui s’est fait en ce monde s’est fait au nom d’espérances exagérées »
(Jules Verne)
« Sur l’écran un grand film, sur scène l’auteur »… Un concept simple qui verra le jour le 4 février 1936 mais dont le développement sera contrarié par l’approche de la guerre. Dès lors, ce livre relate l’aventure extraordinaire de la plus grande organisation de conférences filmées du monde, « Connaissance du monde », qui a fêté en 2005 ses 60 ans d’existence.
L’auteur est étudiant en lettres quand elle rencontre en 1967 son futur mari, Michel Aubert. Ce dernier est alors un explorateur fraîchement rentré de la forêt amazonienne où il a réalisé un reportage filmé sur les indiens Jivaros. Sa passion depuis l’enfance : le dessin et l’image. Sa passion à elle depuis l’enfance : l’écriture. Ces incorrigibles rêveurs chroniques vont alors former un couple d’écrivain et de cinéaste voyageurs. Ils sillonneront le globe, lui caméra au poing, elle, bloc-notes et stylo à la main.
Forte de cette expérience, Madeleine Aubert a pris la plume pour s’attacher à retracer le plus fidèlement possible l’aventure extraordinaire de « Connaissance du monde », de ses précurseurs et de ses acteurs hors du commun, ces derniers que l’un d’entre eux, Alain Bombard, appela fort justement « les chevaliers de la pellicule ». Car certains sont des personnalités célèbres : Jean-Baptiste Charcot, Paul-Emile Victor, Norbert Casteret, Jean Rouch, Roger Frison-Roche, Maurice Herzog, René Desmaison, Haroun Tazieff, Maurice Kraft, Christian Zuber, Jean Raspail, Pierre Tairraz, Lionel Terray, Gaston Rebuffat. D’autres le sont moins : Maximilien Daubert, Guy Thomas, Gérard Givet, Hervé Haon, Freddy Boller, Patrick Bernard, etc. Mais tous sont animés par la même boulimie d’exploration et de connaissance. A la tribune de « Connaissance du monde », ils furent nombreux et comme échappés des pages d’un Hergé ou d’un Jules Verne, à parcourir ce monde pour témoigner et sensibiliser le public à sa cause, à son immensité, à sa beauté. Explorateurs au long cours avec leur caméra 16 mm en bandoulière, ils voient le monde derrière un viseur étroit mais le dévoilent exclusivement sur grand écran, en même temps qu’ils le commentent avec la voix pleine d’émotion dans une salle, hélas, pas toujours bondée.
Et, quelque part dans une ville du fin fond de la France, grâce aux images lumineuses des Chevaliers de la pellicule, les yeux d’un gosse brilleront dans la pénombre de la salle que l’on aura hâtivement obscurcie pour la circonstance. Le petit spectateur rêvera d’escalader la muraille de Chine, se promener dans les jardins de l’Alhambra, toiser la pyramide de Kheops ou se fondre dans la Médina de Meknès. Et il n’oubliera pas d’enregistrer ses souvenirs sous la forme d’une étrange bande d’acétate perforée pour mieux les faire partager à ses contemporains.
Les chevaliers de la pellicule – Madeleine Aubert – 112 pages - Dimensions : 24 x 16 cm
– 33 photos noir et blanc et 37 photos couleurs - Editions Pages du Monde – Dépôt légal : 2ème trimestre 2006 – ISBN : 2 915867 07-0 – Prix : 15 €.
(Serge Moroy)
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