ET QUAND VIENDRA LA FIN DU VOYAGE
REGINE DEFORGES
EDITIONS FAYARD
En 1966, le général de Gaulle, chef de l'État français, charge François Tavernier d'une mission aussi secrète que délicate : se rendre en Bolivie où Matis Barbie, le criminel de guerre nazi, a trouvé refuge.
Là, avec l'appui de Dominique Ponchardier, ambassadeur de France à La Paz, il devra obtenir l'extradition du tortionnaire de Jean Moulin. A défaut, il lui restera la possibilité de l'enlever ; voire de l'éliminer...
A peine débarqué, Tavernier se trouve en butte à l'hostilité déclarée des exilés allemands : les attentats contre sa vie se multiplient. Par bonheur, Léa qui l'a rejoint à La Paz, le seconde courageusement dans cette lutte sans merci. Lancés sur les traces de Barbie et des siens, François et Léa nous entraînent à travers un pays magnifique, tout secoué qu'il est par la guérilla qu'y mène alors Ernesto Guevara.
Après le Français Régis Debray, c'est d'ailleurs à la cause du Che que Charles, fils adoptif de Léa, se rallie en secret ; il s'y jette avec toute l'énergie de sa jeunesse, mêlant la saga des Tavernier aux soubresauts de l'histoire sud-américaine des années soixante : le grand rêve révolutionnaire du Che, son combat désespéré et sa fin tragique défilent alors devant nous.
Après avoir traversé tant d'épreuves, survécu à l'Occupation allemande, aux déchirements de l'Indochine puis de l'Algérie françaises, Léa et François se retrouvent de nouveau entraînés par le tourbillon de l'Histoire.
Cette fois, pourtant, elle se parera pour eux de funestes couleurs...
- Ainsi s'achève le cycle romanesque commencé par La Bicyclette bleue.
Sous le soleil écrasant du Sud italien, le sang des Scorta transmet, de père en fils, l'orgueil indomptable, la démence et la rage de vivre de ceux qui, seuls, défient un destin retors.
Un
homme avance sur sa mule dans un paysage pétrifié de chaleur, sous
l'implacable soleil des Pouilles, en direction du minuscule village de
Montepuccio, où il vient assouvir, au risque d'y perdre la vie, son
désir et sa vengeance. Ses fautes de jeunesse - vols, violences, crimes
de toutes sortes -, il les a payées de dix-sept ans de prison.
Désormais libre, il entend bien, de gré ou de force, faire sienne une
femme que dans sa jeunesse il convoitait.
De cette vengeance - on
pourrait même dire : de cette scène primitive - va surgir la lignée des
Scorta, une famille de "pouilleux" marqués par l'opprobre et la faute
originelle, mais qui peu à peu, sur quatre générations, parvient à
subsister, à planter ses racines dans un sol fruste, à saisir sa
chance, transmettre ses valeurs et s'accorder aux beautés de sa terre
natale
L'histoire de la famille Scorta se déroule sur un siècle
(1870 à nos jours). Elle prend le double aspect d'un récit "objectif"
et linéaire eue viennent scander les soliloques d'un des personnages,
Carmela, vieillarde qui, avant de perdre la mémoire, se hâte de confier
à l'ancien curé de Montepuccio ce qu'elle n'a pu encore raconter à
personne : son voyage à New York avec ses frères, la création du bureau
de tabac de Montepuccio, et plus largement sa vision subjective de
l'aventure des Scorta.
Car ce roman puissamment sudiste et solaire
n'est nullement, au sens où on l'entend couramment, une "saga
familiale". Marqué par la force de la parole, par la sincérité des
personnages, par l'humilité et l'obstination des gens simples, par la
recherche et la connaissance des joies élémentaires, le nouveau livre
de Laurent Gaudé entrelace les destins comme les voix d'un hymne
étincelant d'humanisme.
Romancier et
dramaturge, Laurent Gaudé a publié chez Actes Sud plusieurs pièces de
théâtre :
Combats de possédés (1999), Onysos le furieux (2000), Pluie
de cendres (2001), Cendres sur les mains (2002), Le Tigre bleu de
l'Euphrate (2002), Salina (2003), Médée Kali (2003), Les Sacrifiées ;
et deux romans : Cris (2001 et Babel n°613) et La Mort du roi Tsongor
(2002), prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003. (L'éditeur)
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