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Nous avons suffisamment évoqué les atrocités subies par les combattants de la Grande Guerre pour ne pas oublier de rendre un dernier hommage à Lazare Ponticelli, notre dernier Poilu, qui s'est éteint la semaine dernière à l'âge de 110 ans.
Monsieur Ponticelli avait dans un premier temps catégoriquement refusé toute cérémonie le distinguant de ses compagnons d'arme avant d'infléchir finalement sa position et d'accepter qu'un ultime hommage lui soit rendu - à condition qu'on y associât l'ensemble des Poilus. Il a catégoriquement refusé tant le Panthéon qu'une place sous l'Arc de triomphe, ce qui avait été initialement envisagé pour la cérémonie des obsèques du dernier survivant.
Cohérence de la part d'un homme qui sa vie ne s'est associé qu'à fort peu de commémorations officielles, se contentant de rendre chaque année un hommage solitaire au Monument aux Morts de sa commune. Lazare Ponticelli, combattant de l'armée française, engagé volontaire, ne fut naturalisé qu'en 1939. De nouveau volontaire pour servir au cours du second conflit, il ne fut pas mobilisé en raison de son âge avancé. Cela ne l'empêcha pas de tenir une place honorable dans la Résistance.
Il n'est pas anodin de signaler en outre qu'à force de ténacité, Monsieur Ponticelli arrivé en France comme petit ramoneur a créé et développé une entreprise qui s'est révélée florissante - contribuant ainsi à donner de nombreux emplois à des chefs de famille qui en avaient bien besoin (surtout dans la période de récession de l'entre-deux-guerres)
Avec l'espoir que ses ultimes volontés soient respectées, et qu'il puisse enfin reposer en paix, loin des cauchemars qui n'ont cessé de l'assaillir depuis plus de 80 ans.
R. de la Mauvinière, AP
L'avant-dernier survivant français de la Grande guerre était Louis de Cazenave, mort le 20 janvier dernier, également à l'âge de 110 ans.
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