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Nous avons suffisamment évoqué les atrocités subies par les combattants de la Grande Guerre pour ne pas oublier de rendre un dernier hommage à Lazare Ponticelli, notre dernier Poilu, qui s'est éteint la semaine dernière à l'âge de 110 ans.
Monsieur Ponticelli avait dans un premier temps catégoriquement refusé toute cérémonie le distinguant de ses compagnons d'arme avant d'infléchir finalement sa position et d'accepter qu'un ultime hommage lui soit rendu - à condition qu'on y associât l'ensemble des Poilus. Il a catégoriquement refusé tant le Panthéon qu'une place sous l'Arc de triomphe, ce qui avait été initialement envisagé pour la cérémonie des obsèques du dernier survivant.
Cohérence de la part d'un homme qui sa vie ne s'est associé qu'à fort peu de commémorations officielles, se contentant de rendre chaque année un hommage solitaire au Monument aux Morts de sa commune.
Lazare Ponticelli, combattant de l'armée française, engagé volontaire, ne fut naturalisé qu'en 1939. De nouveau volontaire pour servir au cours du second conflit, il ne fut pas mobilisé en raison de son âge avancé. Cela ne l'empêcha pas de tenir une place honorable dans la Résistance.
Il n'est pas anodin de signaler en outre qu'à force de ténacité, Monsieur Ponticelli arrivé en France comme petit ramoneur a créé et développé une entreprise qui s'est révélée florissante - contribuant ainsi à donner de nombreux emplois à des chefs de famille qui en avaient bien besoin (surtout dans la période de récession de l'entre-deux-guerres)
Avec l'espoir que ses ultimes volontés soient respectées, et qu'il puisse enfin reposer en paix, loin des cauchemars qui n'ont cessé de l'assaillir depuis plus de 80 ans.
R. de la Mauvinière, AP
L'avant-dernier survivant français de la Grande guerre était Louis de Cazenave, mort le 20 janvier dernier, également à l'âge de 110 ans.
Bel hommage que vous faites
Rédigé par : AnneR | 23 mars 2008 à 19:14
Le Monde vient de sortir à la mi-octobre un hors-série intitulé "Les traces d'une guerre, 14-18".
98 pages de témoignages, photographies et textes inédits pour replacer cette tragédie du début du 20e siècle dans son contexte et célébrer le nécessaire devoir de mémoire vis-à-vis de nos ailleuls.
Outre des présentations de synthèse sur les mots qui servaient à exprimer cette satanée guerre, les principaux repères cartographiques, les photos (à voir les remarquables clichés d'André Kertész qui servait dans l'armée austro-hongroise), le cinéma (bien souvent celui des services de l'armée, quand il n'était pas utilisé pour la propagande : extraits d'images allemandes célèbrant ses ''as de l’aviation'' : Manfred von Richthofen et Hermann Goering), les fusillés « pour l’exemple » à cause de leur mutinerie ou abandon de poste ; ce hors-série richement illustré comprend des documents inédits, avec notamment des correspondances du front (des soldats français) et de l’arrière (un médecin à Verdun, une jeune fille allemande), un grand entretien avec Antoine Prost et un autre avec le président du Sénégal Abdoulaye Wade.
On y retrouve aussi le témoignage de notre dernier poilu, Lazare Ponticelli, avec ceux de Ferdinand Gilson et Louis de Cazenave (tous deux également décédés) et l'influence des artistes contemporains, dont Jacques Tardi qui apporte avec ses BD un éclairage intéressant sur cette guerre qui devait être la "der des ders"...
Tout simplement passionnant et indispensable pour ne jamais oublier ce qui n'aurait jamais dû être. ''Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?" disait le grand Jacques Brel...
Le Monde / Hors-Série Témoignages-Photographies-Textes inédits ‘’ Les traces d’une guerre 14-18’’ – 98 pages – M 06953-12H – Prix : 7 €
Rédigé par : Serge | 20 octobre 2008 à 16:25
Merci pour votre intervention. Ce "Hors-Série" sera mis à disposition des adhérents en bibliothèque.
Rédigé par : Bib Villevaudé | 21 octobre 2008 à 22:17