Avec le torpillage du vapeur Balkan au large de Calvi par un sous marin allemand l'UB 48 du KL Wolfgang STEINBAUER, la Corse était frappée directement par la guerre à quelques kilomètres de ses côtes.
Le drame qui a coûté la vie à 400 des 519 passagers du navire s’est joué dans la nuit du 15 au 16 août 1918, à 1h15 du matin, à une quinzaine de kilomètres du rivage, dans l’axe de la presqu’île de la Revellata.
« Sous-marin de surface à tribord ».
L’alerte répercutée par le matelot de veille au commandant du navire brise le silence de la nuit et se perd dans le ronronnement des machines.
La violente explosion est presque simultanée, touché par une torpille par le travers, le paquebot se brise en deux et coule en moins d’une minute.
Aucun moyen de secours n’a pu être déclenché. Seuls sept radeaux détachés du bateau flottent pour les cent deux survivants – dont douze membres d’équipage – qui ont pu échapper aux tourbillons générés par le naufrage (…)
C’est finalement à 10 heures du matin que deux hydravions aperçoivent les signaux de détresse.
Les secours peuvent enfin être déclenchés.
A cinq kilomètres des côtes, les rescapés sont recueillis par une vedette à moteur. Plusieurs d’entre eux seront admis à l’hôpital chirurgical de Calvi avant d’être rapatriés sur Bastia sur un torpilleur
Le navire mixte voile et vapeur armé par la compagnie marseillaise Fraissinet avait été réquisitionné pour l’acheminement du courrier et des passagers sur la ligne Bastia Marseille.
Il avait quitté Marseille le 15 août avec le Pelion, courrier d’Ajaccio ; les deux navires faisaient route tous feux éteints sous escorte. A minuit, le Balkan avait quitté le convoi.
A son bord, environ 300 militaires permissionnaires, 150 civils, hommes, femmes et enfants et 52 membres d’équipage. De nombreux balanins périrent à quelques kilomètres de chez eux.
En 1999, au nord de la ville, face à la Revellata, la commune de Calvi a fait ériger un mémorial dédié aux victimes dont le souvenir est encore présent dans de nombreuses familles.
Corse matin 17 août 2006, J M Vincenti
Source : Centre maritime, Charles Finidori, service patrimoine de la ville de Calvi
Un drame terrible sur lequel nos élèves de troisième primés par Le Souvenir Français - Officiel ont produit des travaux très costauds. A L'Île-Rousse, sur la Place Paoli, la cérémonie d'hommage aux victimes a été particulièrement belle et solennelle. Près d'un siècle après la tragédie, un hommage particulier devrait être rendus aux sauveteurs, d'un héroïsme hors du commun, le Commandant Pierre Anfriani, originaire d'Aregno (dont c'était le troisième naufrage et à vécu jusqu'en 1952) et le jeune chauffeur Predali, d'Ajaccio, qui reçut un témoignage de satisfaction officiel et une gratification extraordinaire du Ministère de la Marine.
Rédigé par : Jean Christophe Orticoni di Massa | 16 août 2016 à 13:02
Consultez le bulletin paroissial de l'Ile Rousse d'Octobre 1918
Rédigé par : YG | 25 septembre 2020 à 12:46